PRERSENTATION

Les addictions convoquent incontestablement différents registres de connaissances, de modèles explicatifs et de prises en charge. L’évolution des pratiques de soin articulées aux avancées de la recherche a conduit à la reconnaissance du caractère biopsychosocial de la problématique addictive, soutenant en ce sens l’heureuse formule de C. Olievenstein à propos de la toxicomanie « la rencontre d'un produit, d'une personne et d'un moment socio-culturel ».

A la croisée de différents paradigmes, les addictions amènent ainsi les acteurs du soin et de la recherche à ouvrir de nouvelles perspectives : dans le champ de la prévention, notamment auprès des jeunes comme le demandent les instances nationales en mettant l’accent sur les aspects médicaux, sociaux, psychologiques, voire économiques. Par ailleurs, l’émergence de nouveaux comportements, comme ceux liés à l’usage des réseaux sociaux reconsidèrent les limites et les ouvertures possibles par exemple en direction de l’addiction aux contenus pornographiques ou cyberpornographie. D’autres addictions comportementales, à l’instar du  jeu pathologique, font l’objet de nouvelles ’explications psychopathologiques.

Les neurosciences quant à elles éclairent des éléments centraux au sujet de la dynamique de consommation ainsi que ses déterminants qui la sous-tendent,  : le craving.   La recherche nous ouvre des perspectives de nouvelles prises en charges. Et c’est tant mieux !

Par ailleurs, et notamment chez les jeunes, la prise en charge des addictions ne peut faire l’économie de l’interrogation sur les co-morbidités psychiatriques, comme le TDAH, identifié régulièrement comme associé à l’addiction à la cocaïne mais pas que !

Enfin, la prise en compte des aspects socio-culturels et de leurs effets sur les trajectoires de consommations apparaît clairement indispensable, car si l’addiction peut être considérée comme une maladie, elle ne saurait se réduire à une désorganisation de fonctions biologiques. L’impact des déterminants psychosociaux est majeur, en interaction avec d’autres.

C’est pourquoi cette année, le GRAAP a souhaité, afin de mettre au travail les questions soulevées par la complexité du phénomène addictif, mobiliser des orateurs se référant à différentes approches. Ce congrès 2024 sera donc l’occasion,  nous en sommes certain, de soutenir une approche interdisciplinaire de l’addiction.

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